Les cabanes de vignerons, encore une dizaine présentent sur la commune de Virac, ont joué un rôle important dans le développement du vignoble du Gaillacois . «C’est une architecture toute simple et très attachante parce que sans prétention. Ces cabanes sont des points de repère dans le paysage.
La cabane de vignes faisait partie intégrante du travail de la terre. Elle était construite par le vigneron avec grand soin car son rôle était précieux, et ce pour toutes les étapes de l’élaboration du vin de Gaillac, et par la diversité de ses équipements dont une citerne qui parfois conserve encore des traces de sulfate de cuivre confirmant l'usage viticole de cette cabane . Elle accueillait les travailleurs, mais aussi parfois les enfants qui accompagnaient les familles durant les travaux de la vigne qui en faisaient alors leur terrain de jeu favori.
Elle était souvent construite au pied d’un arbre, à proximité des pieds de vignes, afin de recevoir un peu d’ombre en été. On y trouvait parfois une cuve attenante à la cabane dans laquelle le propriétaire recueillait l’eau de pluie : elle servait pour les soins de la vigne et pour la consommation personnelle du vigneron. Parfois une cheminée lui permettait de faire du feu pour se réchauffer en hiver.
Ces maisons étaient considérées comme le lien entre le vigneron et son vignoble. Elles abritaient tout autant les propriétaires que les travailleurs journaliers appelés en renfort notamment au moment des vendanges. Durant cette période où les travailleurs étaient nombreux à se retrouver dans la cabane après une longue et dure journée de travail, s’improvisaient parfois de petites fêtes où l’on buvait et où l’on dansait sur une piste improvisée. Au début du siècle, alors que les cabanes étaient encore très utiles pour les viticulteurs, elles ont pu servir de refuges aux amoureux et ont souvent été le lieu privilégié des lunes de miel de bien des couples…
D'autres en bordure de notre commune ont servi de résidence principale a des personnes souvent démunies, personnellement j'en connais une encore habitée entre Vaour et Campagnac, une 403 plateau est garée devant vision d'un autre siécle?
Les cabanes de vignes incarnent un temps ancien et une méthode de construction bien particulière qui nécessite passion et savoir-faire. Bien que la plupart n’ait plus actuellement de réelle utilité pour les vignerons, peu d’entre elles semblent avoir été détruites. Si certaines sont abandonnées, d’autres sont régulièrement entretenues et même restaurées à l’identique.
Après la révolution, c’est à cette période que l’activité viticole atteint son paroxysme. La France rurale est alors en pleine expansion, et l’agriculture se développe en même temps que l’accession à la propriété par les couches les plus basses de la paysannerie. Un bon nombre des cabanes encore visibles aujourd’hui date de cette période de l’histoire forte de son activité viticole. Il n’existe pas de réelles méthodes de datation des cabanes. On retrouve très peu de traces de cabanes sur les anciens cadastres ou les actes notariés, ce qui rend les recherches historiques difficiles.
Dans les années 1880, se propage dans les vignes françaises, une maladie qui ravagea la grande majorité des vignobles français, le phylloxera. Les petits propriétaires sont alors contraints d’arracher leurs pieds de vignes et de se reconvertir dans l’élevage et l’arboriculture. Ainsi, les vignes disparaissent pour un temps, mais les cabanes, elles, restent sur place. Au fil des ans, ces cabanes ont perdu beaucoup de leur utilité et se trouvent pour la plupart aujourd’hui abandonnées. Beaucoup n'ont plus été entretenues. Elles étaient bâties sans demande de permis de construire. Les complications administratives actuelles pour toute construction est une autre cause de leur disparition et donne une valeur insoupçonnée aux cabanes dans les vignes, et pourrait encourager leurs propriétaires à les restaurer et à les valoriser. . Un patrimoine bien attachant qu'il faut sauvegarder.
Hormis l’appellation « cabanes de vignes », on parle aussi communément de « cabanes en pierre sèche ». 90 dénominations différentes sont recensées au plan national : « cabanon », « baraque » « caselle » « borie » « capitelle » « cadole » « gariote » sont par exemple des termes largement employés.