Les pigeonniers existent depuis l’Antiquité. Ils ont été construits pour récupérer la fiente qui a servi notamment à la culture du pastel et de la vigne dans le Tarn ; d’où leur présence en particulier dans le Pays du Lauragais et de Cocagne qui a fait sa fortune du 14ème au 17ème siècle grâce au pastel, et dans le Pays Gaillacois historiquement réputé pour ses vignobles.
Il existe des pigeonniers partout en France mais plus particulièrement dans le Midi. Dans cette région, même s’ils sont de taille plus modeste, on en dénombre plus que dans les autres régions françaises. Et c’est dans le Tarn qu’il y en a le plus (d’après un recensement réalisé dans les années 1970 par Henri Astruc), avec 1700 spécimens.
Au Moyen Age, le pigeonnier était de coutume réservé aux seigneurs. Mais dans le sud de la France et en particulier le Tarn, le droit de posséder un pigeonnier s’étend à tous ceux qui possèdent suffisamment de terrain pour nourrir les pigeons. Cependant, les pigeons ont tendance à dégrader les cultures, et des lois sont alors promulguées pour tenter de limiter le nombre de pigeonniers. La Révolution décrètera à nouveau que tout le monde peut avoir des pigeonniers.
Architecture
Après la Révolution, donc, le pigeonnier se démocratisa. Il s'est construit en terre brute ou cuite, en briques ou en pierre, d'aspect simple ou sophistiqué, carré, rond, hexagonal ou sur piliers. Pour abriter le pigeon, le colombier est construit loin des arbres et à l’abri du vent, dans un endroit sec et ensoleillé. Leur entrée est généralement tournée vers le sud ou vers l’est. Pour protéger les pigeons des prédateurs terrestres, on dispose des larmiers, des corniches, des ceintures de carreaux vernissés. Contre les prédateurs du ciel, les ouvertures sont assez petites et seuls les pigeons peuvent passer. Sur la commune de Virac très souvent le pigeonnier est intégré à la maison d'habitation.